Je, t'es tu. Tétu.
Je la croyais morte. Elle bouge encore sous ces airs malsains. La
porte grince.
J’avais mis le temps pour l’enterrer, quelques années pour
oublier, effacer cette présence insidieuse.
Quoi qu’il en soit, elle crevait à petit feu depuis bien plus
longtemps, si ça se trouve depuis la première fois.
C’est amusant d’ailleurs de l’avoir fait survivre sous
perfusion. Il y a même eu ces phases euphorisantes sous morphine.
J’avais trouvé la solution au bout du conte, une sorte de mort
volontaire sans anesthésie.
Il me fallait ressentir pour prendre conscience.
L’autre compte, nous le ferons différemment, j’ai passé l’âge
de faire l’apothicaire des sentiments. C’était cela aussi, cet accompagnement
morbide, l’auto persuasion.
Je crois qu’elle m’a quitté. C’est un fantôme, rien de plus. Je
ne vois comment je pourrais ressusciter une âme, pour autant qu’il en existait
une. Elle était volage, nous avions cru pouvoir la souder sur un bloc de ciment.
Je ne porte plus le poids des autres.
Je n’ai pas envie de rechercher le bon traitement, le miracle qui
se produirait en toutes croyances. Plus maintenant, il y a des choses dans la
vie plus importantes que le défunt passé.