Ane et doct
C’était l’aut’ jour, pendant le JT de 20h.
Pendant les 35 minutes du 20 heures, nous échappons aux
publicités appétissantes sur les champignons en forme de dessins animés qui se
cachent sous l’ongle du gros orteil du pied avant de le soulever et faire vomir
les téléspectateurs en attente de la météo. Mais d’autres trucs y passent.
La maladie du jour, c’était le crabe du néné, le cancer du
sein. Le reportage vantait avec mérite l’intérêt du dépistage préventif (à
chaque fois, ma chère et tendre fait remarquer que bon bien ils sont gentils
mais s’ils pouvaient aussi le rendre gratuit avant 50 ans). Nous devisions donc
devant palpations visuelles et radios mammaires.
Je reprenais des cacahuètes quand soudain, je fus assailli par
l’envie soudaine de rassurer la mère de mes enfants.
Tel un sanglier à la recherche de truffes, je partais groin en
avant sur les proéminences féminines.
Après l’airbag-isation scientifique et médicale de mon tarin,
je relevais la tête en assurant avec énergie et joie : « ça va,
tout va bien, je n’ai rien senti, c’est tout mou ».
Ben, vous savez quoi, elle s'est levée sans un mot. Je crois qu’elle s’est vexée de la bonne
nouvelle.
Les femmes, c’est curieux, ça ne réagit jamais comme on le
pense.