Débat initial(e)
Parlons peu mais parlons foot et tentons une nouvelle rubrique
pleine de testostérone, de poils et de réflexion. Quelle belle idée de commencer par ce match ! (oui, c'est de l'autosatisfaction)
Les clubs aux initiales connues s’affrontent ce samedi en finale de la Coupe de France. C’est important la Coupe de France, c’est la seule compétition ouverte à n’importe quel club affilié à la FFF.
D’ailleurs, ce n’est pas sans fierté que votre serviteur a déjà joué la Coupe de France. Ok, à peine un tour et sorti 10-2 mais, l’essentiel était de participer et d’écrire une ligne à son palmarès (oui madame, jouer la Coupe de France, c’est un palmarès, et ça m’arrange).
OM – PSG, une finale inédite. Etrange d’ailleurs que ces deux clubs ne se soient pas rencontrés plus tôt. Il est vrai que le Psg est un club jeune (et paf dans la tronche).
Cette année, où leurs parcours respectifs en championnat n’ont
pas été sans reproche, gagner cette Coupe, symbolique et synonyme d’accès à la
Coupe d’Europe, serait le signe d’une saison réussie.
OM – PSG, c’est le match Pauleta – Ribéry. Sans l’un ni l’autre,
les deux équipes ne sont ni les mêmes, ni les plus performantes. Ce ne sont pas
des Zidane en puissance mais ils pèsent sur le jeu.
Pauleta est souvent en forme contre Marseille et contre Barthez.
Ribéry ne demande qu’à se découvrir avec en ligne de mire, une hypothétique
place en équipe de France pour l’évènement que vous savez (oui vous savez).
Les deux entraîneurs jouent de déclarations en disant : « c’est pas moi le favori, c’est toi / c’est même pas vrai que c’est moi le favori, c’est toi / c’est celui qui dit qui y est ». Le débat n’avance pas mais fait plaisir aux journalistes.
Ah les journalistes, parlons-en. Le journaliste dit toujours qu’il
ne met pas d’huile sur le feu et que c’est injuste de penser cela (encore
répété chez Luis Attaque sur RMC Info
cette semaine).
Et le journaliste dit qu’il ne fait que constater les dégâts,
reportage à l’appui sur ces djeunz qui s’invectivent avec toute la variété de
la langue française cambronnaise. Comme quoi, les djeunz ont plus de mots dans
leurs sacs qu’on ne croit.
Le journaliste : « Je n’énerve personne en faisant
dire que le marseillais est un enc. et en acceptant d’entendre que le parisien est
un gros c. facho ». Le journaliste ne fait que répéter et après, il compte
les coups avec la conscience tranquille de la guenon vierge effarouchée.
Alors, des millions vont être dépensés pour limiter la casse. Le
RER B est réservé pour le PSG, le RER D pour les marseillais (véritable). On
contrôle les flux de cons. Sauf qu’il n’y a pas que des cons dans les
supporters.
OM – PSG, c’est le classico
du pays, le Real – Barcelone français. Oui d’accord, sans les talents. Le match
soulève les foules et représente ce qu’il y a de mieux et de pire dans le
football.
Enfin, de pire… pour avoir génétiquement la fibre défensive
dans les crampons, je n’ai jamais trouvé les tacles de Di Méco effrayants (souvenir-souvenir).
C’est une question d’appréciation de l’engagement. On ne fait
pas un procès à un rugbyman pour une jambe cassée, un œil arraché ou une
couille carrée.
Mais il faut protéger les artistes du ballon rond. Ça tombe
bien me direz vous, il y en a peu dans ces deux équipes fréquemment en manque d’inspiration.
Alors pourquoi regarder OM – PSG samedi soir à la télé ?
Mais parce que, vous ne vous rendez pas compte, OM-PSG, ça ne
se rate pas, même lorsque la réserve marseillaise met une pile à l’équipe
première parisienne, ça se regarde, ça se décortique, ça s’ausculte, ça s’autopsie,
ça s’analyse.
Bien sûr le fait même que vous soyez humainement et
intellectuellement (je sais, ce terme fait peur)
proche de l’un des deux camps ajoute un rien de passion qui vous permettra de
vous investir pendant 90 minutes et plus si affinités.
Alors que ce soit un beau match, enlevé, sportif, que ce soit
une fête, que le meilleur gagne ! (et si c’est
l’OM, c’est mieux).
Pour les aficionados, un copier coller d'e-mail pour le résumé de la journée de samedi.
Pour les autres, laissez couler, ce n’est pas grave si le texte
vous parait obtus (enfin, vous perdez beaucoup
mais bon).
Rectification: ci-dessous, l'intégralité d'un article des Cahiers du football
(merci donc flâneur !)
OM-PSG : LE FILM
Samedi 29 avril
06:00. LCI ouvre son journal du matin par la retransmission en direct de la
séance d'abdos-fessiers de Nicolas Sarkozy qui déclare, serviette autour du
cou: "Comme tous les Français, je commence toujours les journées décisives
par un peu d'exercice physique avant de partir au travail le matin".
09:30. Dans un vaste ballet d'hélicoptères et de chars d'assaut, le 3e Corps
d'Armée boucle les accès à la plaine de France et occupe toutes gares et voies
de communication de la zone.
13:01. Présent en treillis et rangers sur le plateau de Jean-Pierre Pernaut,
Nicolas Sarkozy – entouré des Cordier Juge et flic et de Julie Lescaut –
assure, les yeux exorbités, "Je vais montrer à la France que je peux
maîtriser le chaos".
16:12. Les 15.000 supporters marseillais regroupés Gare de Lyon sont exfiltrés
par cinq compagnies de CRS puis convoyés dans des bateaux-mouches le long du
Canal Saint-Martin, du Canal de la Villette et du Canal Saint-Denis, jusqu'au
Stade de France.
17:45. Un vendeur de faux billets à la sauvette est interpellé à la sortie
d’une station de RER. Luis Fernandez intervient pour faire libérer Francis
Llacer.
17:48. Cinq stewards plaquent au sol un individu véhément qui tentait
d'arracher la grille séparant les supporters des deux camps en hurlant:
"Nous sommes tous les amis du football! Fraternisoooooooons!!!"
Francis Lalanne est le premier nom sur la liste des comparutions immédiates.
18:33. Ayant choisi de voyager par leurs propres moyens, Michel Tonini et 3000
Yankees débarquent à Melun-Sénart et cherchent désespérément le Grand Stade.
19:17. Une pièce d’artillerie légère sur l’épaule, un kamikaze se dirige vers
un groupe d’officiers militaires en criant "Banzaaaaï!" L’armée
riposte à balles réelles et abat le cameraman de Groland TV sans sommation. Un
porte-parole du ministère de l’intérieur annonce qu’un attentat contre Nicolas
Sarkozy a été déjoué.
20:04. Constatant que les 20.000 places supplémentaires exigées par l’OM le
matin du match ont été refusées, Pape Diouf déclare en direct sur TF1 qu’il
entame une grève de la faim afin de protester “contre ce traitement inique qui
rappelle les heures les plus sombres de l’histoire".
20:27. Un porte-parole de l'Élysée annonce que, victime de violentes diarrhées,
le président Chirac n'assistera pas à la rencontre. "Tu m'étonnes qu'il se
chie dessus à l'idée de se faire huer par 80.000 personnes", commente un
membre du cabinet de la Place Beauvau.
20:32. Clovis Cornillac, en promo depuis quinze mois, affirme devant les
caméras de TF1, qu'en fait, ce n'est pas Lyon son club de cœur, mais l'OM (et
un peu Nancy depuis la victoire lorraine en Coupe de la Ligue). Thierry Gilardi
le qualifie ingénument de "nouveau Francis Huster".
20:37. Un commando pénètre sur la pelouse et déploie une banderole "Non
aux sponsors dégueulasses". Les agitateurs sont rapidement maîtrisés,
tandis que Jean-Pierre Escalettes, président de la Fédération, condamne
fermement ceux qui "détournent le football à des fins politiques",
avant de retourner serrer les mains de Nicolas Sarkozy, Éric Raoult et
Jean-François Copé en tribune officielle.
20:38. Frédéric Thiriez monte dans la cabine du speaker, s'empare du micro et
crie: "Dominique Rocheteau est demandé en tribune présidentielle pour
évacuer Pape Diouf et Pierre Blayau qui n'ont aucune fonction officielle ce
soir!"
20:39. Jean-Michel Larqué qui voit le président de la FFF repartir en oubliant
Patrick Devedjian crie "À gauche! À gauche! À gauche!"
20:40. C'est Michèle Alliot-Marie qui se fait présenter les équipes. Au
passage, elle attrape à pleines mains les parties génitales de José Anigo en
lui glissant à l'oreille des paroles qui font rougir le directeur sportif
marseillais jusqu’à la racine des cheveux.
20:42. En accord avec le Conseil national de l'éthique, et afin d'apaiser les
esprits, c'est la Marseillaise réécrite par Didier Roustan qui remplace l'hymne
national. Un chœur d'enfants l'interprète au centre du terrain, tandis que les
paroles défilent sur les écrans géants. Des centaines de spectateurs sont pris
de nausées en constatant l'incroyable niaiserie de ce texte.
20:44. Le coup d'envoi symbolique est donné par Fabrice Fiorèse.
20:45. Un escadron de CRS en formation escargot protège la sortie du terrain de
Fabrice Fiorèse sous une pluie d’objets divers projetés par les 80 000
spectateurs. Frédéric Déhu fond en larmes. "T'en as gros sur la patate,
hein?", lui glisse M'Bami, déclenchant une première échauffourée entre les
joueurs.
20:46. Coup d’envoi donné par le PSG, salué par de joyeux coups de feu dans les
tribunes.
20:51. Jean-Michel Larqué : “Il n’y est pas Bernard Mendy, oh là là il n’y est
pas”.
20:53. Superbe coup de tête de Toifilou Maoulida sur le poteau.
20:58. Évacuation de Toifilou Maoulida sur une civière, remplacement du poteau
ébréché.
20:59. Des cris de singe retentissent dans la partie de tribune réservée aux
supporters de Boulogne. Leurs homologues d'Auteuil leur délivrent immédiatement
une pluie de cacahouètes.
21:00. Le staff médical de l'OM enroule les trois mètres d'élastoplast cachés
sous son protège tibia autour de la tête de Maoulida.
21:01. Jean-Michel Larqué : “Oh là là là là, il n’y est PAS DU TOUT Bernard
Mendy!”
21:02. Un coup-franc supersonique de Taiwo passe largement au-dessus du but
parisien et franchit les limites du Stade de France, pour se perdre dans
l'atmosphère. Sa trajectoire s'inscrit sur les écrans des radars et images
satellites militaires. Pris au dépourvu, l’Etat-major décrète l’état d’alerte
et prévient Jacques Chirac, alité devant sa télé avec une bière. Le président
donne l’ordre d’armer les sous-marins nucléaires de la marine nationale. La
Chine et la Russie protestent officiellement par le biais de leurs ambassades.
21:06. Un tacle violent de Lorik Cana blesse sévèrement Vikash Dhorasoo, le
privant de Coupe du monde.
21:13. Gros plan du réalisateur de TF1 sur un groupe de supporters marseillais
qui se sont infligés des scarifications faciales pour ressembler à Franck
Ribéry.
21:17. Gros plan du réalisateur de TF1 sur Pape Diouf dans les tribunes, en
train de manger discrètement un Snickers.
21:21. Jean-Michel Larqué : “Il est complètement perdu Bernard Mendy,
complètement perdu!”
21:23. Un gros plan sur le banc des remplaçants parisiens montre distinctement
Bernard Mendy. Thierry Gilardi en profite pour glisser à son comparse que le
titulaire à droite, c’est Paulo Cesar. Vexé, Larqué se tait jusqu’à la
mi-temps.
21:27. Pauleta est signalé hors-jeu dans la surface marseillaise. Taiwo tire le
coup franc directement. Superbe parade de Letizi, qui se brise le poignet sur
l’action. Entrée de Jérôme Alonzo, déguisé en Jérémie Janot, à sa place.
21:30. La mi-temps est sifflée sur une ultime action de l’OM: coup du foulard
de Pagis repoussé du coccyx par Alonzo.
21:32. Pendant la mi-temps, alors qu’elle s’est levée pour saluer le public,
Ségolène Royal fait une chute de dix mètres en tombant du balcon de la loge
réservée aux personnalités du parti socialiste. Assis autour de son siège vide,
Jack Lang, Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn, Bertrand Delanoë, Martine
Aubry et Bernard Kouchner agitent leurs mains en signe d'incompréhension.
21:38. Plusieurs jeunes délinquants venus des cités voisines trompent la
vigilance des militaires en leur faisant fumer de la triple skunk, puis forcent
les portes du parking VIP et mettent le feu aux véhicules. "On voulait
voir si les Merco ça brûle aussi bien que les 306 diesel", commente un des
meneurs.
21:41. Affrontements entre Winners et Ultras marseillais d’une part, et entre
Boulogne Boys et Tigris Mystic parisiens de l’autre. Nicolas Sarkozy explique
au micro de TF1 que si c’est comme ça, il va immédiatement replacer les Boys
avec les Winners et les Tigris avec les Ultras. Romain Del Bello s’écrie: "Suffisait
d’y penser!"
21:45. Le marché des transferts ayant été ouvert la veille, le retour de Lorik
Cana au PSG est signé au cours de la pause. L'international albanais revêt
immédiatement le maillot parisien et remplace Édouard Cissé dans l'entrejeu parisien.
21:56. Un tacle violent de Lorik Cana brise la jambe gauche de Franck Ribéry,
le privant de Coupe du monde. Un homme jaillit des tribunes, franchit tous les
cordons de sécurité et se précipite sur Cana pour lui asséner un tacle
millésimé 1979, sans que personne n’ait le temps d’intervenir. Les pompiers
sont appelés pour désincruster la semelle de Raymond Domenech du genou de sa
victime.
22:01. Alors que le score est toujours de 0-0, Pauleta se présente seul devant
Barthez et le trompe d’une balle enroulée au ras du poteau, malgré un crachat
désespéré du portier marseillais. Au même moment, un hélicoptère se pose sur la
pelouse, amenant le boss de Colony Capital, venu voir son équipe de soccer à
l’œuvre. Le but du Portugais est annulé par l’arbitre pour “intrusion d’un
élément extérieur”.
22:07. Thierry Gilardi pose la question du jour aux téléspectateurs : “Quel
célèbre numéro 10 né à Marseille, Ballon d’Or en 1998, joue aujourd’hui au Real
de Madrid? 1. Zidane 2. Castaignède 3. Parker”. Jean-Michel Larqué ajoute un
indice : “Son prénom commence par un Z”.
22:15. Vikash Dhorasoo quitte le stade dans sa Maserati. A cause de son sweat à
capuche et de son nouveau piercing, il est pris pour Eunice Barber et se
retrouve poursuivi sur le périphérique par une escadrille de Mirage 2000.
22:20. Le ballon circule d’un but à l’autre pendant que, dans le rond central,
Rothen et Lamouchi comparent les objets qu'ils ont récupérés en tirant des
corners. "C'est moi qui gagne, j'ai un iPod 60Go", annonce le Marseillais.
22:30. 0-0, prolongations.
22:31. N'ayant plus d'objets à lancer sur Rothen, les supporters marseillais
jettent René Malville sur la pelouse.
22:32. Jean-Michel Larqué annonce que le match n’ira pas jusqu’aux tirs aux
buts.
23:10. Toujours 0-0 à l’issue des prolongations.
23:11. Sous une bronca monumentale, les deux équipes se regroupent près du rond
central avant de procéder aux tirs au but. Barthez et Rothen se percutent par
mégarde, se brisant mutuellement le genou (les privant de coupe du monde).
S’ensuit une mêlée générale. Inquiet pour sa vie alors que le public s’apprête
à envahir le terrain, l’arbitre en profite pour expulser quatre joueurs de
chaque côté et proclamer la fin de la partie par manque de combattants. Pour la
première fois depuis Furiani, une coupe de France restera non attribuée.
23:12. Jean-Michel Aulas surgit de la tribune officielle et se jette sur la
Coupe de France en hurlant "Elle est pour moi! 67% des 6-9 ans sont
favorables à l'attribution d'une coupe à l'OL!"