Blogue ta vie
Ben la question idiote.
A l’instar de ce que j’aurais fait si j’avais été moins con,
qu’aurais-je fait si je n’avais (comme navet souvent) pas ouvert ce blog ?
Je crois que j’aurais perdu moins de temps à ne rien faire tout
en gagnant du temps en ne faisant pas rien.
Parce que, la fenêtre ouverte du bazar m’aura permis de m’échapper
là où il était plus difficile de le faire.
C’est bien joli de bavasser, de se répandre mais le plus beau,
c’est de le faire gratuitement, sans vraiment d’objectif.
Perd t-on du temps sur ce café musette ? Je n’en suis même
pas sûr tant je n’ai encore rien regretté. Ou à peine, peut-être une. Mais j’ai
oublié.
Je viens de parcourir de vieilles notes à fond de touches. Tout
s’accélère sur un bar virtuel, non ?
Je ne me souviens pas d’il y a presque trois ans, sauf ce
sentiment d’avoir fait le tour de soi.
Comme si j’avais eu ce besoin étrange de me raconter, de me
romancer, et puis, une fois la fête terminée, j’en revenais à l’attente des
autres constructions vitales qui remplieront les lignes écrites dans quelques
années.
Le truc, c’est qu’en à peu près quatre années, le blog a pris
une place considérable comme un moyen d’expression dans notre société formatée.
Toutes les sauces sont utilisées pour accommoder le bifteck.
Et de ce fait, nos machins journalo-interactivo-intimo-expansifs
trouvent la légitimité qu’ils méritent.
Il m’est même désormais facile de parler de blog sans pour
autant être regardé en biais comme si mes boutons adolescents resurgissaient (d’autant
que je n’étais à l’époque, pas meilleur en calcul).
Il m’est même arrivé de croiser un regard avec la question interne :
‘mais si ça s’trouve, t’as une tête de blogueur toi’. Rendez-vous compte qu’il
y a peut-être des blogueurs et gueuses autour de vous.
Oui, même dans le sacro-saint lieu professionnel où poster une
note est une victoire du salarié contre le patronat.
Les tamago-blogs vivent.
Mais qu’aurai-je fait sans ce carnet étrange, une fois petit suicidé
déjà ?
Que n’aurai-je pas fait plutôt. Ou bien qu’aurai-je fait plus
tôt aussi ?
Et si ce n’était que le début ?
Donc, l’inutilité de ce brocardeur d’inconsistance prouve sa raison d’être. Et l’inverse marche également.