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Le Bar Nabé
9 juillet 2006

Kronique N°42 – L'objectif originel

Ce n’est qu’au pied du mur qu’on voit le mur. Le mur est rempli de spaghettis n°6 pas assez cuits et de boulettes de bœufs bien dures.
Autant dire que les ritals (c’est affectif, pour moi qui suis 50% de la botte) ne vont pas se laisser bouffer facilement.

A l’origine, j’avais fait ce pronostic idiot d’une finale Allemagne – Italie, en posant donc les transalpins comme favoris contre le logique pays organisateur. La France se faisait éliminer comme à son habitude en demi contre l’ogre allemand (j’étais toujours marqué par le double échec de l’autre siècle et d’autres combattants aux mâchoires fragiles et pénalisés par Luis Fernandez).

Mais nous y sommes et nous n’avons pas été battus par l’Italie depuis 1978. Ce serait ballot de ne pas continuer bien que non illogique en rapport aux qualités des italiens (sur le terrain, par dans leurs organisations de matchs truqués).
J’ai entendu dire que la morale du football serait sauvée si nos tricolores remportent la coupe à la boule en or. Mais vous savez, dans notre monde, la morale…
Alors il va être question de volonté dans cet ultime match de ce mondial.
Il y a un pari fou dans l’air et j’espère de tout cœur qu’il sera réalisé, parce qu’il est méritoire. 

La seule réaction de Thuram, gaillard de 34 ans, en larmes à l’aboutissement du combat portugais mérite une issue heureuse. Faut-il donc avoir cette trentaine installée pour se permettre ses réflexions humaines sur la base même du sport.
Il se dit comme ce gosse à qui il ne suffit qu’un ballon pour être heureux.

J’aime à penser que sous la carapace de formidable défenseur aguerri aux joutes internationales et au compte en banque rempli des efforts fournis depuis son adolescence (trop sans doute mais le Monde est comme cela), il y a ce gamin qui jouait à Meaux pour le plaisir. Thuram sait trop bien que sa fin sportive est proche pour ne pas en profiter et revenir sur ces années avec une nostalgie réaliste. 

Dans les différentes cours de récréations parcourues, de l’école primaire au collège (au lycée, nous dribblions les filles en jupe, j’affichais mon manque de technique, moi qui fut toujours affecté aux tâches défensives), il fallait confectionner un gros ballon avec une énorme boulette de papier que couvrions d’une bonne épaisseur de scotch (durée de vie : dix minutes avant de recoller le tout).
Il y avait des balles de tennis, de vrais et rares ballons en cuir d’ours en peluche. 

Pendant les cours les plus longs (comprendre pénibles), je me rappelle de nombreuses parties avec la petite bille des cartouches à encre. Il suffisait d’ouvrir la cartouche vide, essuyer la bille et prendre nos crayons comme jambes. Au bout de chaque table, nous faisions deux buts avec des gommes ou nos bidons de typex et la partie commençait. Les professeurs devaient s’interroger sur les gesticulations brusques de ces élèves de fond de classe et sur leurs nombreuses plongées sous les bureaux pour récupérer les billes. 

A l’âge de se réunir les samedis et dimanches matin entre presque grands avec la panoplie du footballeur de week-end, il n’y avait plus que le plaisir de se raconter la semaine passée, refaire les matchs de championnat, et taper dans la balle plus fort et plus précisément que ces potes de dix ans d’avant devenus aujourd’hui ces potes de vingt-cinq ans d’avant. Toujours les mêmes matchs, les mêmes quolibets, mais le jeu simple originel. Ça n’empêchait pas la compétition, bien au contraire. Je savais celui qui tentait le petit pont en repiquant de l’aile vers l’intérieur, je savais celui qui crochetait à droite plus facilement qu’à gauche, je savais celui qui jouait des épaules, ils savaient que je n’hésitais jamais à me racler les cuisses quel que soit l’état du terrain, juste pour faire comprendre que le ballon ne passerait pas.

Et nous savons tous aujourd’hui que, bien que plus lents, nos esprits jouent comme il y a vingt ans. 

L’équipe de France s’accroche à sa tactique défensive et à ses contres teintés de technique zidanienne, elle n’a pas le plus beau football de ce Mondial mais elle a le plus beau destin entre les pieds.
Sous couverts de son n°10 immortel, il s’agit du plus beau scénario imaginable, cinématographique dirait-on, depuis peut-être Pelé, le roi.
J’aime désormais à me conforter dans l’idée que la France n’est plus ce pays du 20ème siècle qui savait perdre avec panache mais cette autre nation sportive qui gagne avec une classe inimitable ou qui gagne tout court comme savent le faire Brésil, l’Allemagne, l’Argentine, l’Italie…

Zidane a son portrait du 21ème siècle, la France pourrait aussi avoir une image redorée.

Le sport, c’est si peu et tant aussi.

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Commentaires
P
carrieB le roi zidane n est pas mort , ribery a du talent ok mais ne remplacera jamais le grand zidane dsl mais c est la verité , il etait unique et irremplacable croit ce que tu veut maintenant, car zizou c pas que le parcour des bleus y a la juve le real ou il a ete epoustouflant en un mot le meilleur joueur du monde el maestro!!!!!
A
Je t'envoie des pensées ensoleillées, je crains que ta journée ne commence grisouille...<br /> <br /> DEs bisous
C
Tu parles de morale et de classe, et je n'ai rien vu de tout cela dans l'attitude du roi Zidane.<br /> Je ne le blâme pas, je le plains.<br /> De foutre en l'air sur un coup de tête, non pas notre victoire, car on en était loin, mais sa sortie, son image de marque et l'idole qu'en avaient fait les français (particulièrement les enfants).<br /> Un geste qui va contre tout ce que l'on a pu penser de lui jusqu'à présent : douceur, respect, humilité, exemple.<br /> Certes il reste un homme, mais stupide, sur ce coup là.<br /> Bravo à l'Italie et toutes mes pensées à Trézeguet...
C
trouvé devant chez moi perruque bleu blanc rouge tres peu servi.. ( desolee)
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