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Le Bar Nabé
14 août 2006

Le point qu'il ne faut négliG

Un truc de fou je vous dis. Note assez longue mais il faut la lire, je vous assure (j’aurai pu mettre du c*l dans le titre mais ça ne se fait pas). 

D’abord, deux choses essentielles : la première, parce que je suis quelqu’un d’ordonné et qu’il est souvent d’usage de commencer par le un avant le deux, sauf si c’est un compte à rebours mais nous ne sommes pas en Guyanne sur la base de Kourou (vrai de vrai, d’ailleurs, je suis actuellement dans l’Oise, c’est vous dire comme je suis loin de l’Amérique du Sud).
Donc, je disais, première chose : rectification de ma précédente note (ce n’est pas la première fois qu’un imbécile change d’avis), ce 14 août prend toute sa signification à la fin de la journée de travail. Son inutilité est totalement remise en cause. Je déclare donc essentiel, le maintien de ce jour dans le calendrier (au cas où). 

Second point important, le point P.
Je conviens que le point G aurait été beaucoup plus intéressant mais ce n’est pas le propos, n’essayez pas de me divertir quand je suis sérieux.
… n’empêche que maintenant que vous m’y avez fait penser, le point G a plus de tenue que le point P. Bref, de toute façon, le point G, c’est un truc inventé par les filles pour que ça dure plus longtemps (ben oui, le temps de chercher et d’éventuellement trouver)…
Où j’en suis… ah oui, le point P. Je devrais en fait dire : Point P parce que ce magasin de matériaux et d’outillages est particulièrement de qualité et son personnel, aimable, serviable et compétent.
Alors Point P, c’est ce qu’il vous faut ! Allez-y, vous m’en direz des nouvelles.
Cette page de publicité gratuite étant achevée (vous penserez à moi quand il vous faudra un parpaing ou un gros marteau), je continue.
Au service conseils du sol au plafond du Point P le plus proche de chez moi, il y a un grand gars (vraiment grand le gars, avec des grands bras, des grandes jambes et des paluches à faire tourner des éoliennes). Sa principale qualité n’était pas d’être grand, n’empêche que j’avais l’impression d’être Passe-Partout dans un couloir de Fort Boyard, alors qu’en fait c’était le couloir du SAV.
Bon, grand le gars et gentil, aimable. C’est un enquêteur de première main.
A ça, chez Point P, on sait choisir son personnel, je vous le dis.
Il a dû passer sa journée à faire ses recherches à travers quelques indices et sans doute en répondant aux questions de ses cons de clients qui ne différentient pas un tasseau de 12 d’une poutre de 35.
C’est la fin du second point. 

A 16h30, cela faisait quelques heures que je travaillais en regardant l’horloge du moniteur plus que de raison. Mais je travaillais (si, je ne vous permets pas de douter, d’ailleurs, la note de demain est déjà prête).
A 16h30, un 14 août, je savais également tout ce qu’il fallait savoir pour faire refaire ses papiers d’identité, son permis de conduire, j’avais déjà les photos en priant que le fonctionnaire qui les prendra en main ne les critiquera pas (pour l’aspect, la couleur, pas pour ma tête. Dites donc, c’est vexant ce que vous sous-entendez en lisant).

Et à 16h30, alors que je réfléchissais à l’heure correcte d’un arrêt du travail un lundi 14 août, le téléphone sonna.

Je fus surpris, car hormis un appel d’HP à 9h pour m’expliquer qu’il venait enfin livrer l’imprimante en rade à 900 euros (sacrée bonne nouvelle mine de rien mais vous vous en fichez) et celui de mon collègue de paris sportifs (1€ la journée de championnat, autant vous dire qu’il faut en gagner des saisons pour acheter l’imprimante suscitée), le téléphone n’a pas chauffé.
A 16h30, mon premier réflexe est idoine : mais qu’est-ce que c’est que ce con qui m’appelle à cette heure ci aujourd’hui ?
D’autant que la règle de l’appel tardif chiant s’applique souvent. 

A 16h30, ce fut le grand gars de chez Point P qui m’appelait.
Il avait suivi mon passé à la trace, à partir de la fac jusqu’à aujourd’hui.
Il avait téléphoné à gauche et à droite où les gens lui répondaient que non, il n’habite plus là, non il ne travaille pas ici, non, pas là, non depuis longtemps.
Jusqu’à trouver au fond du fond ma carte de visite (ouais, j’ai une carte de visite, ça me permet de visiter) et supposer que cette carte est peut-être récente (tu m’étonnes, à côté d’une carte étudiant de 1994…).
C’est ainsi que le grand gars formidable est tombé en bout de ligne à 16h30 sur le propriétaire du portefeuille qu’il avait sous les yeux. 

Je suis vite parti, j’ai couru en voiture, à pneus raccourcis. J’ai failli le serrer dans mes bras (m’enfin, il était très grand) pour le remercier de me rendre ma carte, mon permis, toutes mes cartes de fidélité idiotes et même un fond de monnaie en pièces jaune (les idiots du larcins n’étaient donc intéressés que par les grosses pièces, force est de constater que contrairement à eux, leurs gros billets et leurs grosses voitures, je n’ai pas grand chose dans mon portefeuille). 

Après être passé à la gendarmerie pour tout annuler (juste à temps sinon, zip mes ex-papiers n’étaient plus valables, vive le 14 août en plein pont du 15 août qui arrête le pays), je me suis attardé sur ce portefeuille intact de tout. 

Retrouvé à 1km du vol, sec malgré le we diluvien, il était encore boursouflé de tous les tickets de caisse et des broutilles oubliées.
J’avais oublié ces quelques papiers griffonnés de coordonnées de gens qu’on oublie, ces cartes d’électeur périmées, ma carte chiffonnée de groupe sanguin, une carte de sécu de 1989, un autre siècle (c’était ma première, à 18 ans)…
J’avais oublié. 

J’en ai profité pour trier, jeter, re-garder, regarder avec nostalgie quelques trucs.
Une vie qu’on finit par oublier. 

Il faudra bien sûr que j’attende une nouvelle CB ce sera tout, rien de plus.
Alors ce 14 août, je le trouve intéressant. 

Et puis, à vous, gros quadragénaires patibulaires, vous êtes impotents de nullité. Les menus euros dérobés (je ne vais pas vous remercier quand même), gardez les (d’un autre côté, comment les récupérer ? bon bref).

Dire que vous n’avez pas su distinguer l’importance évidente de mon pin’s L’équipe qu’ils offraient pour le centenaire du canard ! Vous êtes ridicules. Vous ne verrez même pas, dans 234 ans, qu’il vaudra des centaines d’euros. 

Vauriens !
Ce qui ne vaut rien vaut tout pour moi.

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Commentaires
C
on aurait presque envie de perdre son porte-feuille juste pour le plaisir de le retrouver et de vivre ces tendres moments de nostalgie.
C
et tu n'as pas invité au resto mister point P?
A
Quelle heureuse nouvelle ! Et quel bonheur que de trouver gendarmerie ouverte et délai pas encore dépassé pour tout arrêter avant l'inéluctable "ah dommage monsieur, vous seriez venu un quart d'heure plus tôt, on aurait pu tout arrêter, mais là..."<br /> <br /> Et en plus, demain, y a pas école, didonc.<br /> <br /> (Ceci dit j'ai trié il y a peu un portefeuille abandonné depuis une dizaine d'années, c'est fou ce qu'on y trouve, comme merveilles !)
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