Un monde parfait

Dans un monde parfait, il ferait beau, un petit peu frais le matin, juste profiter de la nuit qui s’en va et apprécier le soleil qui se lève.
Le ciel serait suffisamment bleu. Je partirais mains dans les mains avec les enfants pour les accompagner à l’école.
Il y aurait un petit de six ans aux dents chancelantes qui traînerait son cartable à roulettes derrière lui et une encore plus petite qui courrait par intermittence sur le trottoir.
Nous deviserions ainsi pendant quelques dix minutes en attendant de voir le défilé des voitures qui cherchent une place non loin du portail, des parents encostumés, maquillés, pressés.
Je traverserais la cour de l’école maternelle pour amener la cadette à la jolie maîtresse brune aux bleus puis filerait en accélérant le pas vers l’école primaire.
Le bisou à peine lancé, l’enfant rentrerait sans hésitation dans la cour à la recherche d’un visage connu.
Je serais là derrière la grille en l’observant paternellement. Je le verrais soudainement dans la masse gigotante des enfants lever une main et courir vers ses autres proches. Je partirais alors en même temps que la sonnerie pour aller à la librairie, achèterait un journal et rentrerait calmement dans un beau jour, satisfait d’être là, simplement, conscient que dans un monde parfait, il ne faudrait pas travailler, ou alors, juste un peu, mais avoir toujours le pécule qui tombe tout les mois. Ou alors l’argent n’existerait pas et les chances seraient grasses et égales.

Dans un monde parfait, un tel jour ne serait pas rare et je m’assiérais sur une marche pour lire au soleil. J’attendrais le midi pour récupérer les enfants, les faire déjeuner et les entendre râler parce que les haricots, bon. Je retournerais à l’école et reviendrais nonchalamment.
Le monde n’est bien que lorsque on peut se le choisir, comme les gens, comme vous.

Ouais bon, c’est bien joli les reuteuteus, mais je viens de refaire le joint de la baignoire parce que deux nains à l’intérieur, c’est tsunami-sur-Oise dans la salle de bain (et ça coule dans le sous-sol par la finesse de chemins d’écoulement étranges), j’ai essayé de réparer l’abattant des toilettes parce que je ne sais pas si vous avez déjà essayé de faire ce que vous avez à faire sur des toilettes à la lunette non fixée mais c’est un holyday-on-ice sur trône (et on se fait de drôles de frayeurs).
Ensuite, il a fallu passer l’aspirateur et la serpillière parce que si, il faut. Pour finir par le repassage. Si.
(Et les fidèles savent que j’insiste toujours quand j’effectue une cession repassage)
Voilà, il va falloir prendre le chemin des nains pour les faire becter, c’est que ça mange à cet âge là.

Dans un monde parfait, … euh non rien.
 

Mais c’est bien.

Comments

[Cécile]

bienvenu dans mon monde ;)

[Anne]

Oui tiens, je me disais ça en demi journée RTT l'autre jour, en m'endormant à côté de ma fille à une heure où nous ne sommes plus ensemble tous les jours (mais j'ai pas fait le joint de la baignoire, moi !)