Des faux et des vrais
C’est insupportable qu’on se fasse parler dessus derrière
son dos. Et par sa femme. Et à cause d’un fourbe qui nous désigne volontaire. J’vous
jure.
Ok, c’est parti.
Et d’un : Sa capacité à ne pas faire de propositions et
à ne pas faire part de ses envies (à part pour me culpabiliser de ne pas faire
1700 bornes en trois jours entre deux journées de travail de 12h pour aller
dans le Sud voir deux enfants qui ne sont même pas de mon sang se faire
immerger).
La phrase à ne pas poser : t’as envie de quoi pour ton
anniversaire ? (1)
Et de deux : le cordon parental qui n’est pas encore
coupé à 33 ans.
Et de trois : sa non organisation totale qui aboutit à
un bordel matériel insupportable (en fait, ce doit être comme les poissons
rouge, elle n’anticipe pas ses actions). Mieux vaut laisser des tas partout que
de ranger au fur et à mesure (et je ne vous parle pas de son espace privé –le bureau-
sur lequel se trouvent des équilibres précaires incontrôlés).
En fait non, si son espace privatif incontrôlable se limitait
à son bureau, je ne dirai rien. C’est lorsque je ne peux plus ouvrir la fenêtre
du côté de son lit, quand la salle de bain commence à attirer les bêtes de l’Oise,
quand les placards dégorgent de vrac.
Son dicton inconscient : la place de chaque chose est à
l’endroit où elle est posée.
Et de quatre : sa volonté (même pas secrète) de prendre sur elle et de ne pas laisser sortir un peu ce qui la dérange (je ne parle pas forcément de moi là).
En toute modestie, elle n’a pas de réel cinquième défaut.
Enfin, il ne me vient pas comme ça.
Ou alors, ce serait dire qu’elle ne sale pas les petits
plats qu’elle fait.
Ou bien qu’elle est moins insupportable que moi, enfin si ça
se trouve, c’est une méthode pour me culpabiliser et pour atténuer ses quatre défauts
à elle.
Bon, le fait qu’elle ni ne pète, ni ne rote n’est pas un
défaut mais un problème sans doute physiologique.
Ça compte les pieds râpeux et froids ? Non, bon.
Je continue de chercher quand même…
(1) Euh, Anne, je sais ce que tu vas dire : c’est
normal, les surprises… les efforts pour faire des cadeaux… ouais, ben, je voudrais
bien te voir pendant dix ans face à un ‘ben,
ch’ais pas’.