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Le Bar Nabé
4 mai 2007

Le vote rond

Insidieusement, me voilà touché par la démarche marketing autour de la campagne politique qui s’achève. 

Il ne faut pas croire, toute cette mobilisation, ce faible pourcentage historique d’abstention, ils voudraient nous faire croire que le français se sent concerné, qu’il réalise (oui, toi, aussi, jeune de banlieue avec ta première carte d’électeur apportée en mains propres par un Debbouze ou en mains sales par un autre plus intéressé).
Ils voudraient nous faire croire que l’avenir est entre nos mains, que les mouvements anti-l’un et contre-l’autre, c’est super.
Ils voudraient aussi nous avoir persuadé que les garçons poussent dans des choux et les filles dans les roses avec leurs nouveaux mondes proposés à renforts de sources de financement encore inconnues. 

Mais non. La mobilisation, l’intérêt subconscient du peuple pour cette élection bien menée et passée par tous les étages de la dignité (oui, même les égouts) est due à un tout autre fait sorti des esprits dérangés et forcément efficace de ces gens de la Communication. 

Il y a cinq années, comme il y en a douze, puis sept ans précédemment encore, et sept encore, et entre ces dates électives, le langage usité était celui d’énarques fourbes, d’intellectuels trop hauts pour le peuple, de ce gens qui ne connaissaient pas les mots de la rue.
Il est évident que Sarko, Ségo et François prennent les transports en commun tous les matins, pointent pour le Smic et rencontrent les problèmes du bruit et des odeurs. C’est bien pour cela que le peuple se sent concernés par la nouvelle vague politicienne, parce que le peuple comprend ces mots simples, adaptés. 

Ok, en fait, nous sommes d’accord, ils font semblant.

Parce que Ségo est énarque et Sarko sorti des grandes écoles sans carte scolaire, parce que Ségo a tatoué le visage de Tonton Mitterrand sur la fesse gauche (à côté d’une rose) et parce que Sarko est un enfant de la balle capitaliste mixé de Chiraquisme primaire. 

Alors tous les outils de Com se sont mis en branle pour nous parler à nous, le peuple, pour nous fédérer autour d’eux : les Politiciens qui ne veulent plus en être.
Et du coup, le premier tour devenait une qualification pour la finale. Il y avait des équipes, des coéquipiers, des confrontations etc… tout un langage utilisé autant en soirée Ligue des Champions qu’en retransmission de matches de Ligue 1.

Les qualifiés, les finalistes. Remporter l’épreuve (sans preuves d’ailleurs).

C’est beau une France qui parle football depuis un mois.
Vous ne trouvez pas ? 

Du coup, je me sens proche de la politique. C’est aussi simple que cela.

Sur ce, allez voter.
Entre l’un qui veut des choses et va mettre du monde dans les rues et l’autre qui ne dit rien en laissant partenaires sociaux et français se démerder… 

Dimanche. 

Pas de conneries hein !
(Et cette remarque a cela de géniale qu’elle peut s’adresser aux deux choix). 

Bien (des bises) à vous.

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Commentaires
K
Voilà un billet tout à fait en écho avec ce que je commentais il y a quelque temps déjà...<br /> Je me demandais si je pinaillais pas un peu, n'ayant quasiment jamais entendu ou lu ce type de remarque sur cette terminologie.<br /> A remarquer aussi que Sarko dans l'épisode du débat Royal-Bayrou a utilisé à fond la métaphore coupe du monde de foot, c'est les finalistes qui peuvent en découdre,etc...<br /> bon week-end, m^me s(il pourrait se mal finir :)<br /> <br /> Pour ce que j'en dis,voir ici --><br /> http://numberk.canalblog.com/archives/2007/03/10/4237176.html
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