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Le Bar Nabé
15 février 2009

Les temps modernes

Un jour, j’ai eu ce besoin de mettre à plat, de noter, pour ne pas oublier, peut-être ne pas perdre le fil. Alors j’ai écrit, balbutié des mots, émerveillé certains souvenirs. Il parait que pour être capable de vivre, l’esprit élimine ou atténue les mauvaises histoires de nos vies. Sinon, il faut imaginer qu’il persisterait une souffrance invivable. Cela ne doit pas fonctionner pour tous. Lorsque je pense à mes avants, j’ai des regrets mais tant de sourires qui viennent. Parce que je crois avoir fait le tri, inconsciemment. Il me reste des évènements tristes, quelque uns, une poignée d’évidents puis les autres dont le degré de gravité de l’instant s’est totalement dissous.

Et il y a tous les autres, souvenirs épatants, enjolivés par le récit. De la banalité à paillettes. Qui font mon aujourd’hui. J’aimerais pouvoir refaire certaines choses mais, de fait, leurs réalisations différentes feraient de moi un différent aussi.
Je revois des photos.

Lorsque j’écrivais – je ne pense plus écrire désormais- c’était un trop plein à évacuer, un sentiment d’inaccompli, de pas très bien. C’était voilà longtemps l’adolescence et obligatoirement ses excès de sensations. L’entrée dans l’adulte, un célibat trainant. Les premiers qui disparaissent. Ensuite, le passage à la trentaine, l’idée que mes plus intenses aventures étaient derrière moi une fois que les enfants étaient nés. Ah cette première moitié de trentaine, étrange, véritable deuil de l’adolescence, j’ai trainé pour ça, je ne comprenais pas tout.

Et puis la deuxième moitié de la trentaine m’a entrainé loin. J’avais accepté, enfin, consciemment. J’avais beaucoup écrit pour en arriver là, j’avais encore des idées dans la tête, si différentes d’aujourd’hui. Me voilà plus calme, plus apaisé en fait. Sans préjugé du demain, de l’heure qui suit, j’ai passé un cap à trente-cinq ans. Et si, plutôt qu’un retard, c’était une avance sur la quarantaine.

Aujourd’hui, il y a moins d’envies de raconter. En fait, il ne s’agit pas d’envies. Le vrai mot est besoin. J’ai donc moins ce besoin d’écrire. Toujours l’envie, c’est amusant. Mais le moteur de la nécessité n’est plus. Pour le moment, sans doute.

Et si, ce qu’on lit aussi, que le malheur, le mal-être est la véritable source de l’écriture, si c’était vrai, cela m’a traversé l’esprit. Je ne suis pas pressé, je veux bien lâcher le clavier. Encore plus.

TempsModernes

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Commentaires
M
Hello Barnabe, c est avec bcp de retard que je constate avec plaisir que tu t es remis a ecrire. Je ne pense pas que le mal etre soit la source de l'ecriture. Ce serait plutot la conscience de soi, des autres, de la vie ou du temps qui passe qui l'est. Le mal etre ne fait que precipiter une reflexion sur tout ces elements ou sur l un d'entre eux.
B
Alors c'est si simple d'écrire comme on est.<br /> Ou bien.
K
J'aime bien la tonalité de cette note :)<br /> <br /> La thérapie, le malheur, le mal-être, oh la la,encore cette crèmerie judéo-chrétienne :)<br /> Ecrire, créer dans la douleur, à cause de la douleur, pfff !!!!!!<br /> <br /> L'envie, oui,d'accord ... et le plaisir aussi, parce que c'est un registre qu'on aime bien, où l'on se sent bien. <br /> Tout simplement !
4
C'est quelque chose que personne ne peut nous enlever. C'est quelque chose qui reste quand (on croit qu') il n'y a plus rien. C'est un ami. C'est quand on ne sait pas à qui le dire, comment le dire.
A
On le dit pour tout ce qui est du registre de la création, que le malheur serait moteur.<br /> <br /> Mouais.<br /> <br /> Enfin bon, ce qui compte, c'est de se faire du bien dans ce qu'on fait, quoi qu'il en soit. Besoin, envie, ou pas :)))
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