Du bon, du bon, du bonnet
Vivement les vacances. Elles
sont différentes cette année. Parce qu’il y aura de la neige. L’année dernière,
Carnac en plein mois d’avril, j’avais beau farter les spatules, ça ne suffisait
pas pour éviter le granit des dolmens qui effleuraient.
Enfin, de toute façon, je ne skierai pas, ni madame. Madame, il va falloir du
boulot avant de la faire descendre une piste.
Alors nous allons essayer d’y mettre les mioches, au club des Piou-pious. C’est
comme cela que cela s’appelle. Ça va être beau, un vrai carnage, de l’envolée
de quart de ski dans les bonnets.
Fiston, il est comme moi.
Plus le temps passe, plus cela se voit. Ça doit être désespérant pour ceux qui
m’ont –me- supportent. Alors fiston, nous aurons beau le mettre sur des
planches qui glissent, s’il ne veut pas, ça ne le fera pas. Ou bien, il fera
comme son papa, il attendra d’être en haut de la piste qu’il ne veut pas
descendre, il déchaussera et balancera ses skis dans le sens du haut vers le
bas. Un coup à refaire Les bronzés et
« c’est passé à ça de ma mère » à travers le pare-brise.
Mais fiston, c’est qu’il en a du caractère, pas forcément celui qu’il faut au
bon endroit. Mais je le travaille pour qu’il soit capable d’envoyer balader le
monde entier quand il ne lui plait pas. Mes notions de sociabilité méritent
d’être transmises.
Miss, c’est différent. Faut
savoir que la neige sera trop molle, que grimper dix mètres en espalier ou en
escalier, je ne sais plus, ça fait mal aux jambes, que le flocon est trop
froid, les chaussures trop lourdes, que bien des choses extérieures à son petit confort sont perturbantes.
Et tout ce qui peut être perturbant n’est pas forcément nécessaire.
Alors le moniteur, je lui
souhaite bien du courage. Ou alors de la patience. De la contenance.
En attendant, peut-être que
si les mioches décident de faire plus d’une matinée sur la piste, les parents
pourront aller boire un génépi sur une terrasse en regardant les moumoutes
emmitouflées.
Mais peut-être.