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Le Bar Nabé
28 décembre 2004

Voyage(s) (2)

Le wagon n'est pas aussi rempli que je le pensais. Il est vrai qu'ayant pris mon billet en urgence voilà seulement deux jours avant les fêtes, il n'y avait plus que des réservations en première classe.

C'est un compartiment 'silence', personne ne parle, quelques toussotements résonnent presque dans l'habitacle.

Il est 7h 49 et j'écris dans ce train qui m'emmène.

 

Le jour ne se lève plus en cette fin d'année, il s'éveille péniblement à travers du gris de saison.

Deux rangées devant moi, sur la rangée de gauche, il y a cette jeune fille blonde. Elle est jolie.

Je ne l'ai croisé que d'un regard au moment où elle s'installait. Son téléphone portable a sonné, je devine sa conversation au détour de quelques phrases attrapées au vol.

Le reste, je l'imagine.

 

Elle porte le romantisme d'avant. Je m'enfuis avec elle.

 

Comme les autres passagers, elle finit par se lover confortablement pour partir en somnolant. La journée s'annonce longue. C'est la veille du jour de Noël et je voyage plus que de raison.

9h30.

Je pense m'être finalement un peu assoupi. La lumière du jour se fait réelle. Le brouillard de la nuit s'est éloigné et avec lui, les forêts des lueurs de lampadaires.

 

Les campagnes filent à toute allure. Le paysage débute son chamboulement avec la luminosité.

Est-ce le Massif Central non loin de moi qui s'avance. J'ai perdu la notion du temps et de la géographie en somnolant.

Le soleil apparaît derrière les reliefs.

Le soleil, j'ai l'impression de ne l'avoir pas vu depuis des siècles. Curieuse impression d'avoir fait un voyage plus long.

Comme si le lieu de départ et mon regard étaient totalement différents, décalés tout du moins.

C'est un peu le cas.

 

Le TGV vient de s'arrêter à Valence. Coincé entre le vieux Massif Central et les jeunes Alpes, la gare ne se différentie Pas d'une autre gare. Mon voisin s'est levé. Sans bagage, il est peut-être descendu. Sa destination.

Petit à petit le wagon s'éveille, les gens grignotent. Des effluves fruités viennent jusqu'à mes narines.

Une odeur de café aussi.

L'arrêt provoque un petit renouvellement des passagers.

 

Le train repart, mollement.

Je décide de lire. Mon regard s'attarde sur les occupations des autres. Je vois un écran de lecteur DVD qui s'allume trois rangées devant moi.

 

Nîmes attend l'étape suivante. L'éveil est bien là désormais. La luminosité augmente avec le soleil qui s'installe. Je vois la barrière nuageuse derrière moi. Une chaleur envahit le wagon.

Chacun vague à ses occupations en pleine quiétude.

La jeune fille est toujours enfouie dans son siège, je ne l'ai plus vu depuis Paris.

J'aime ce voyage.

 

Il règne une atmosphère que je n'avais plus connue depuis des années.

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Commentaires
C
Valence??? VALENCE!!! t'étais CHEZ MOI mon Barnie préféré??? Ah oui mes chers petits Parigots venez chez nous, venez voir comme on est bien en province! Qu'on a PLEIN de temps pour faire des petites choses inutiles donc essentielles, qu'on est pas stressés par les RER, TER, SNCF en grève etc etc...Zom chéri est à 10 mn de son boulot d'ailleurs l'été il y va en vélo! Venez réapprendre à vivre doucement sans brusquerie dans nos belles provinces, VENEZ!! <br /> et puis moi aussi j'adore cette atmosphère particulière lorsqu'on voyage et qu'il fait encore nuit, que la route nous emporte alors que tant de gens sont encore au payx de leurs rêves et que nous, on est en quelque sorte les rois de ce monde endormi...bises Barnab' Cookie
S
*soupir* c'est toujours aussi beau...
M
encore !
4
=) ..
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