R-évolution
Vous ne me croirez jamais si je vous dis que cela
fait plusieurs semaines (mois ?) que j’écris au frein à main.
Ce n’est pas facile, il s’agit d’un travail énorme
sur soi.
La preuve, je n’ai pas encore parlé de la
constitution européenne sauf en disant ‘constitution européenne’. Et pourtant,
quand je dis ‘constitution européenne’, cela mériterait qu’on si attarde.
Parce que, comme tout sujet complexe qui se mérite,
il faudrait : 1. qu’on la lise, 2. qu’on voit un peu plus loin que nos
pifs respectifs. Donc, je n’émettrai aucun avis même si je pressens que je
pourrai le faire.
« Tu peux donner ton avis sur la constitution
européenne et ce qui motive ton choix avec argumentation
réfléchie ? »
« Oui, je peux le faire ».
« Merci. »
« De rien, restez couvert. »
Et hormis la constitution européenne, il y a tant
et tant de sujets qui me font rugir (et pas que de plaisir) dont je ne laisse
filtrer aucun son.
Rien, qu’un pfouit sur une toile cirée. Nada.
Je m’autocensure.
Et en plus, je fais cela avec un naturel qui
transforme ce blog en une banalité d’expression qui mériterait que je déménage
immédiatement chez Skyblog.
Et si ce n’était que pour ces sujets aussi
passionnants que la constitution européenne, mais non, j’en vois des dizaines d’autres
que j’effleure du bout des pensées lors d’un trajet en voiture, lors d’une
attente de sommeil, lors d’un moment perdu.
Mais de toute cette motivation, de cet espoir fou
de lancer des cailloux dans les mares ou de ce besoin incessant de parler de
moi, il ne reste rien lorsque l’écran s’allume.
Ce blocage n’existait pas voilà deux années lorsque
j’ouvrais mon esprit à la toile.
Quel esprit, d’ailleurs, qui a effacé toute traces
de son passage ?
Je comprends certaines choses lorsque je tente de
rattraper ce fil précédemment tendu à l’extrême.
Comme si avoir expulser de mes idées certains
sujets avait nettoyé ma mémoire.
Je serais donc en attente ?
Comme si j’attendais que les orages remplissent à
nouveau mon espace cérébral.
Et si j’hésitais désormais ?
Je n’aime pas hésiter, c’est restrictif et
constrictif.
Je n’avance plus.
Il faut que j’essaye.
Pourrait-on être le même après deux ans ou après
deux mois de « carnetage » dans ces lieus ?
Non, évidemment non.
Et finalement, c’est un peu à cause de vous.