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Le Bar Nabé
28 avril 2005

Web (2)

pap1Afin de vous préserver psychologiquement, un inconnu vous offre aujourd'hui un papillon.



Chapitre 2
 

Dévaster une belle région bucolique sur les bords de la Mayenne à deux pas d’Ambrières les Vallées, c’est bien joli mais le web n’a pas qu’une utilité publique, il se veut, il s’annonce, il se hurle, il se défend être un week-end avant tout sportif.

Mais je vous vois tous, là, devant vos écrans, moue dubitative évidente (non, ce n’est pas un gros mot), vous grattant la tête ou tout autre partie que la décence m’empêche de décrire pour le moment, en vous interrogeant, en suspectant que mes propos soient exagérés.

Que nenni, vous dirai-je alors.
 

Le web est un évènement sportif de haut niveau car il est d’usage que nous passions plus de temps sur un terrain de football (dimensions 90 à 120 m de long pour 45 à 90 m de large, mais de toute façon, c’est bien trop grand pour nous) que devant un godet dont il ne faut pas abuser du contenu car, dangereux pour la santé.  

Il faut savoir que le football, pour les protagonistes de cette réunion amicale, est le ciment qui leur a permis, de se tenir assurément par les coudes, comme un mur de défense sur un coup franc face aux agressions de la vie.
(Je note la rhétorique, ce n’est pas tous les jours que je métaphore de cette façon.)
 

Il faut imaginer que les dissensions qui pouvaient exister entre nous, supporters d’équipes différentes, n’ont pas entamées le plaisir de se retrouver. Peut-être que les tacles sont un peu plus appuyés lorsque quelques vannes fusent, mais, dans l’ensemble, c’est un respect mutuel qui unit les aficionados de Nantes, de l’OM et du PSG.
(Et ce n’est pas peu dire).

 

 

L’origine des ébats 

Il y a bien longtemps, quand nos fonds de culottes usaient les bancs de l’école, que nos fronts graciles portaient la marque d’une adolescence difficile, que les filles constituaient notre principal sujet de conversation, que notre image de la liberté se limitait à pouvoir sortir plus tard que 19 heures (« parce qu’après, c’est l’heure du dîner et que c’est pas un hôtel ici ! » disaient nos parents aimants et attentifs), que nous pensions tout savoir, et que véritablement, ; nous trouvions anormal que Madame Jacubowitz mange des œufs durs pendant le contrôle d’anglais ; à cette époque bénie, nous étions effrayés par la sortie du lycée et par la monde qui s’ouvrait devant nous. 

Nous devinions que nos petites différences d’âge, que nos voies qui se traçaient aléatoirement allaient nous éloigner indubitablement (toujours pas de gros mots ici).
 

Je crois qu’il s’agissait d’une décision prise initialement à deux entre Yolo et votre serviteur. Peut-être en terminale.
Sorte de pacte sacré, de sang, gravé sur nos avant bras à coup de pointe compas comme un tatouage qui se voulait être ce Post-it, ce nœud dans le mouchoir qu’on ne pourrait oublier.
Les cicatrices nous rappellent quotidiennement les promesses à tenir pour nous diriger dans une franche camaraderie vers un univers meilleur [1]. 

Il est question dans cet accord de se retrouver quoiqu’il arrive et aussi longtemps que nous le pourrions une fois par semaine sur un carré de pelouse à taper bêtement dans un ballon, à rigoler comme des baleines et, de ne pas se lâcher quand cela serait plus difficile, de se donner rendez-vous sous un chêne, comme les glands que nous étions. 

Le web a donc été instauré, annuellement, afin de s’assurer que nos préoccupations quotidiennes s’obligent à la pause, le temps d’un week-end de retrouvailles. 

Et comme souvent, l’ambiance hormonale masculine tend à concrétiser un week-end unisexué en salmigondi de représentations humaines assez navrantes.

D’où, l’appellation justifiée : beauf.

 

 

[1] Le coup de la pointe de compas, c’est une connerie, hein. C’est pour la formulation, juste ça.

 

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Commentaires
M
Et après le match, ils étaient tous morts?
B
>swahili et Anne: à la prochaine incartade, je vais devenir désagréable ! Faisez gaffe !<br /> <br /> >jujuly: c'était un signe de ralliement au lycée !<br /> <br /> >Mamzelle Lili: Euh, je suis d'accord avec toi sauf que c'est dans les prochains chapitres que cela se gate. Tu ne pourras pas dire que je ne t'avais pas prévenu.<br /> <br /> >LaVitaNuda: Y'a pas de fille dans notre stage annuel, c'est une règle indéfectible.<br /> Les filles, ça fiche le bazar et ça veut jamais être gardien.<br /> <br /> >m'x: tu verras qu'il n'y a pas que le foot dans le web (c'est peut-être ça qui inquiète d'ailleurs)<br /> <br /> >Anitta: Effectivement, tu n'as rien compris !<br /> ;-)
A
Dis-moi Barnabé... J'ai rien compris, ou t'es en train de nous dire que le foot c'est un sport/alibi pour les beaufs ?
M
Si vous avez pas trouvé mieux comme excuse pour vous retrouver entre potes, je veux bien passer l'éponge sur le foutschbole... ça va pour cette fois. ;)
L
C'est bien ce que je pensais !<br /> Un stage commando avec Aimé Jacquet !!!<br /> (Et le foot féminin ? A quand un post sur le foot féminin ?).<br /> <br /> Sinon, j'aimerai bien trouver le temps de mettre mon grain de sel à ton post d'hier.<br /> Toujours la course... Grrr !
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