L'art de la ferme
Faut qu’je vous dise.
Mallory Nataf a quitté La ferme Célébrités.
En fait, ce n’est pas que je suis tant que ça les tribulations des décérébrés du petit écran et ex-stars (filantes) parmi les soirées organisées par Régine ou Michou, mais comme vous le savez depuis longtemps, je suis abonné à Téléloisirs.
Et dans Téléloisirs, t’as plein d’informations instructives.
Ils n’ont pas encore disserté sur le SIDA ou la guerre au Péloponnèse mais, y’a tout sur la réelle TV qui tue sa reum.
Donc, Mallory est partie et je n’ai même pas eu l’occasion de voir si ses parties intimes étaient aussi compensées en moquette naturelle qu’il y a des années pendant un de ses concerts.
Enfin, faut qu’je vous dise aussi, à vous, bandes de jeunes qui vous fendez la gueule du haut de vos pervers 15-20 ans, que la télé, dans les années 80-90, ça arrachait un paquet de pattes à des canards.
Et c’est ainsi que Mallory avait fait une chorégraphie, divinement aussi proche de l’art de la danse qu’Armstrong d’une analyse sanguine de bébé, et qui n’avait qu’une seule justification : nous faire oublier qu’elle chantait des inepties sur fond de musique électronique Bontempi en nous montrant qu’elle ne portait pas de culotte sous sa jupette extra courte.
(Ndla : Je ne parle pas là de l’encasqué voyageur qui a laissé sa canette de Coca sur notre satellite, ni du Dieu vivant de l’instrument à vent qui fait pouet.)
Ah mais ça, à notre époque, ça avait scandalisé l’auditoire ! Enfin, l’auditoire, sauf les garçons d’une dizaine d’années des premiers rangs près de l’estrade.
Rha ! On est loin du téton de la sœur de l’autre Jackson en finale du Superbowl. Bref,
je ne suis pas là vous discuter de foufoune mais de l’indigence
évidente de l’Education Nationale qui a laissé faire un odieux massacre
artistique. Allez zou, une couche pour vous pourrir la journée comme si vous sortiez du Small World de Disneyland. Dur dur d’être un bébé… » N’en parlons plus.
Vous vous rappelez de Jordi ?
« Dur dur d’être un bébé,
Bon après, je ne me rappelle plus.
C’est
que les fois, trop nombreuses, où je me dandinais sur cet air niais, je
devais avoir dans le sang, autre chose que des globules ; ou tout du
moins mes globules devaient avoir une sale trogne rougeaude,
éthyliquement parlant.
Plus de douze années se sont écoulées sans que je n’entende parler de lui.
Douze
années pendant lesquelles j’ai vécu, j’ai couru les filles, j’ai
kilométré mes voitures, j’ai travaillé, j’ai dormi et fait pipi au fond
du jardin, j’ai épousé une femme et je suis devenu papa, j’ai trouvé du
travail après des études laborieuses, j’ai été marin au pompon sur la
Seine et face à la tour Eiffel, j’ai connu des milliers de gens, j’ai écris des centaines de notes toutes aussi idiotes que celle là, j’ai… Petit con de Jordi, va !
Donc, le fait est que sans m’en rendre compte, je m’aperçois que Jordi ne m’a absolument pas manqué un seul quart de seconde.
Mais le voilà qui me rappelle à mes rides et mes cheveux blancs.
Ah
il pouvait faire le fier, à 4 ans, avec sa tronche blondineuse et ses
parents qui ne le regardait qu’à travers des étoiles d’or (en espèces
sonnantes et trébuchantes) !
Ah ses parents pouvaient ouvrir une ferme comme un parc d’attraction en son nom, à cette époque là !
Ah, les banques faisaient les yeux doux au marmot qui a sûrement reçu moins de paires de claques instructives que moi !
Mais
le voilà, dont on penserait que l’adolescence peine à l’attraper, qui
s’expose dans une ferme, dans cette basse-cour pour bas du front.
Et
il n’a pas de chance car en tant que bambin, nous le plaignions d’avoir
des parents exploiteurs comme au temps des mines et des champs de
cotons (vous me dites si j’exagère là) ; mais en tant que presqu’adulte
votant, c’est lui qui va s’en prendre plein les gencives de remarques
acerbes et acides.
Ben oui, Jordi. Fallait pas l’inviter comme disait l’autre. Donc, je disais que si Mallory n’est plus là, c’est Jordy qui met encore la main au cambouis. C’est pas moi qui le dit, c’est Monsieur Téléloisirs. (Pauvres professions qui vont devoir assumer). Petit con de Jordi va ! Mais, rassures toi, ils s’occuperont très bien de toi, dans ce monde ou dans un autre. D’autant que je n’ai pas encore vu un seul épisode de La ferme Célébrités 2.
(Quitte
à devoir en supporter un des deux, j’aurai préféré celle dont le centre
intellectuel est verticalement au sud de sa tête –sauf si elle fait le
poirier, bien entendu-, parce que les attributs de l’autre chanteur des
années 90 –terrible constatation-, je m’en tamponne l’œil avec une
pelle à tarte).
Et
le petit Jordy, faut qu’je vous dise, et ben, il est, dans la vraie
vie, en troisième à cause d’un double redoublement inhumain.
Et
quand monsieur Téléloisirs demande à Jordy ce qu’il va faire quand il
sera grand, et ben, Jordy dit que ça ne le dérangerait pas de faire un
BEP pâtissier ou cordonnier ou ajusteur de chambre à air.
Sauf
que Monsieur Téléloisirs est super vicieux (il est comme ça, Monsieur
Téléloisirs, faut pas le faire chier) ; alors il demande à Jordy
combien d’argent, de pépette, de fluz, vont lui tomber sur le coin du
bec à sa majorité.
Et lui, tout réaliste qu’il est, comme le sont ses parents sur le sujet, déclare d’un ton solennel et l’air fier : « Joker ! ».
Mais
on le sait que ton seul espoir, avant un suicide qu’on jugera tragique
(sauf Monsieur Téléloisirs qui fera une analyse sur sa vie), ce sera de
passer de soirées en soirées de jet-setters embourgeoisés et
empiquousés et de traverser la côte d’Azur sur le dos de mémères
Chiwawas-dépendantes jusqu’à que tout à coup, sans vraiment t’en
apercevoir, une crise de conscience va t’empêcher de respirer.
Tu maudiras peut-être tes parents.
Je ne sais pas si tu es récupérable. Je l’espère un tout petit peu avant de m’attarder sur de vrais malheurs.
Allez Jordi, chante, chante !
Et
surtout, n’oublies pas de faire ce putain de procès à l’Education
Nationale qui n’a pas su te faire avoir ton bac, qui n’aura pas su
t’éduquer à la place de tes vieux, qui n’aura pas su t’élever un peu
plus haut que le produit commercial pour émissions abrutissantes que tu
es devenu.
Bon, mais je dis ça, j’dis rien hein !
Et puis, je ne connais pas les parents avenants du petit.
Qu’est-ce que je peux déconner quand je parle sans connaître !
Et
puis, en causant et en faisant des recherches poussés sur la question
qui m’a animé, je vous envoie directement sur le blog télé de Télérama
(et là, ce n’est pas Téléloisirs, alors ceux qui dorment au fond
peuvent se réveiller).
En quelques notes, je me suis fendu d’un grand sourire et vous connaissez mon humour non ?
C'est là >