Mari agé
Sans tomber dans la rhétorique stylisée (comment
ça, moi ?), je vais vous causer meilleur du mariage.
C’est un phénomène bien étrange qui pousse les
humains à se lier officiellement l’un à l’autre.
Enfin, cela dit, il ne pousse pas tout le monde, il
éloigne aussi, presque autant.
Si l’amour rend aveugle, le mariage rend la vue, il parait.
Je ne disserterai pas de l’intérêt ou non d’un mariage religieux si ce n’est l’application ancestrale d’une tradition, l’attrait de la robe blanche qu’on ne met qu’une seule fois (après le repas, c’est trop tard, les petits fours et le verre de Bourgueil 1988 de tonton Albert sont passés dessus ou dessous).
Ah pardon, il y a aussi cette idée farfelue d’un
attachement réel à une présence divine.
Et là, il y auraient des hectolitres d’encre de
toner à déverser sur des centaines de ramettes de papier A4 avant de comprendre
quelque chose entre la foi, les croyances et les superstitions.
D’ailleurs, en ce qui me concerne, si je suis passé
par l’autel de l’église de Mitry-Mory, c’est que…
Bref.
Et puis il y a cette formidable invention
administrative qu’est le PACS dont je n’ai toujours pas compris l’intérêt, en
dehors de payer un tant soit peu moins d’impôts.
Que peut-il bien se passer dans la tête d’un pacsé
qui soit différent d’un marié civil ?
Ch’ai pas, ça m’échappe (de béton). Un exemple de
facilitation supplémentaire ?
Il faut dire que je ne m’y suis pas intéressé non
plus de près ou de loin (donc ce commentaire est totalement inutile sur la
question, vous pouvez l’effacer de votre écran).
Mais finalement, entre les anti et les pro mariage,
que se passe t’il donc ?
D’un côté, on avance que le mariage ne change rien,
alors pourquoi le faire ?
De l’autre, on avance que le mariage ne change
rien, alors pourquoi ne pas le faire ?
De l’autre, c’est l’engagement vers l’être aimé et
l’aveugle assurance que même si rien n’est écrit, c’est mieux.
De l’autre, c’est la fête, le partage sans égoïsme,
ni égocentrisme et le sentiment qu’on peut vraiment construire quelque chose
après.
D’un côté, c’est has been, c’est papa-maman, c’est
la routine, c’est plein d’autres arguments plus ou moins justes.
De l’autre, c’est respectueux, c’est responsable, c’est
la réalisation d’un amour avec un grand A et plein d’autres arguments plus ou
moins justes.
Le fait est que sur des points essentiels, les uns
ne sont pas d’accord avec les autres.
C’en serait pratiquement philosophique.
Un peu comme si les pro votaient oui le 29 mai et
les anti glisseraient un non. Y’en a que ça fait rire dans le fond près du
radiateur ?
Bref.
Mais pourquoi aurait-on besoin de s’embarquer dans
la formalisation du couple ? Ce serait sociologique que cela ne m’étonnerait
pas.
Parce que sociologiquement, l’image du mariage est
perçue comme une norme, un élément stabilisateur, rassurant peut-être.
Professionnellement, c’est peut-être même un
avantage si ça se trouve. Il faudrait voir.
Par expérience, le mariage ne m’a pas trop dérangé.
Ça ne bouleverse pas grand-chose lorsque tout est honnête.
Et par expérience aussi, j’avancerai que ce sont
les enfants naissants qui représentent le véritable test. A court, moyen et
long terme, c’est lié à une fatigue plus présente, à un stress latent, à une
absence de respiration individuelle.
(Mais c’est largement compensé en temps normal)
Alors quoi, ce mariage ?
Mais si j’avais la raison du pourquoi comment, ma
pov’dame, j’écrirai un bouquin sur la question et je vivrai sur une île que j’aurai
fait relié en fibre optique à internet.
Vous avez des idées plein la tête, des étoiles qui
vous éclairent les yeux, un cœur d’adolescent et du travail, un réveil qui
sonne, des tâches répétitives, un temps qui fuit, des attentions qui manquent.
Sont-ce réellement des excuses ? Je n’ai pas
la réponse.
Il y a bien cette idée responsable et mature
derrière tant qu’elle ne cache pas des notions d’obligations.
Mais, je me trompe peut-être, tout cela n’est sans
doute qu’un précepte sorti d’un environnement familial et culturel.
Je regarde d’un œil amusé ceux qui ne basculent pas
du côté obscur et qui disent posséder la liberté et la remise en cause vitale, dynamique
de leur relation.
Et quelquefois, je tente de trouver cette étincelle
qui m’affirme comme une évidence que l’amour qui transparaît dans ces personnes
là serait identique avec ou sans anneau.
Et je vous assure que cette lueur est rare à
apercevoir.
Dimanche prochain, nous entrerons dans la septième
année depuis une journée parfaite.
Serait-il passé la même chose sans la journée du 15
mai 1999 ?
Allez savoir, sortez vos boules (de cristal).
PS: Le film Mariages ! contient des perles de réflexions et de dialogues.