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Le Bar Nabé
11 mai 2005

Mari agé

 

Sans tomber dans la rhétorique stylisée (comment ça, moi ?), je vais vous causer meilleur du mariage.
C’est un phénomène bien étrange qui pousse les humains à se lier officiellement l’un à l’autre.
Enfin, cela dit, il ne pousse pas tout le monde, il éloigne aussi, presque autant.
Si l’amour rend aveugle, le mariage
rend la vue, il parait.

Je ne disserterai pas de l’intérêt ou non d’un mariage religieux si ce n’est l’application ancestrale d’une tradition, l’attrait de la robe blanche qu’on ne met qu’une seule fois (après le repas, c’est trop tard, les petits fours et le verre de Bourgueil 1988 de tonton Albert sont passés dessus ou dessous).

Ah pardon, il y a aussi cette idée farfelue d’un attachement réel à une présence divine.
Et là, il y auraient des hectolitres d’encre de toner à déverser sur des centaines de ramettes de papier A4 avant de comprendre quelque chose entre la foi, les croyances et les superstitions.
D’ailleurs, en ce qui me concerne, si je suis passé par l’autel de l’église de Mitry-Mory, c’est que…
Bref.

Et puis il y a cette formidable invention administrative qu’est le PACS dont je n’ai toujours pas compris l’intérêt, en dehors de payer un tant soit peu moins d’impôts.
Que peut-il bien se passer dans la tête d’un pacsé qui soit différent d’un marié civil ?
Ch’ai pas, ça m’échappe (de béton). Un exemple de facilitation supplémentaire ?
Il faut dire que je ne m’y suis pas intéressé non plus de près ou de loin (donc ce commentaire est totalement inutile sur la question, vous pouvez l’effacer de votre écran).


Mais finalement, entre les anti et les pro mariage, que se passe t’il donc ?
D’un côté, on avance que le mariage ne change rien, alors pourquoi le faire ?
De l’autre, on avance que le mariage ne change rien, alors pourquoi ne pas le faire ?

D’un côté, le mariage, c’est la corde au cou et des lourdeurs administratives pour se séparer (vu qu’un mariage parigo sur deux finit dans le caniveau).
De l’autre, c’est l’engagement vers l’être aimé et l’aveugle assurance que même si rien n’est écrit, c’est mieux.

D’un côté, c’est la fête, les contraintes, un oxygène partagé et le sentiment qu’on peut vivre à deux sans être un.
De l’autre, c’est la fête, le partage sans égoïsme, ni égocentrisme et le sentiment qu’on peut vraiment construire quelque chose après. 

D’un côté, c’est has been, c’est papa-maman, c’est la routine, c’est plein d’autres arguments plus ou moins justes.
De l’autre, c’est respectueux, c’est responsable, c’est la réalisation d’un amour avec un grand A et plein d’autres arguments plus ou moins justes. 

Le fait est que sur des points essentiels, les uns ne sont pas d’accord avec les autres.
C’en serait pratiquement philosophique.
Un peu comme si les pro votaient oui le 29 mai et les anti glisseraient un non. Y’en a que ça fait rire dans le fond près du radiateur ?
Bref. 

Mais pourquoi aurait-on besoin de s’embarquer dans la formalisation du couple ? Ce serait sociologique que cela ne m’étonnerait pas.
Parce que sociologiquement, l’image du mariage est perçue comme une norme, un élément stabilisateur, rassurant peut-être.
Professionnellement, c’est peut-être même un avantage si ça se trouve. Il faudrait voir. 

Par expérience, le mariage ne m’a pas trop dérangé. Ça ne bouleverse pas grand-chose lorsque tout est honnête.
Et par expérience aussi, j’avancerai que ce sont les enfants naissants qui représentent le véritable test. A court, moyen et long terme, c’est lié à une fatigue plus présente, à un stress latent, à une absence de respiration individuelle.
(Mais c’est largement compensé en temps normal) 

Alors quoi, ce mariage ?
Mais si j’avais la raison du pourquoi comment, ma pov’dame, j’écrirai un bouquin sur la question et je vivrai sur une île que j’aurai fait relié en fibre optique à internet.

L’argument qui me parait le plus négatif contre ce mariage, c’est l’installation dans le quotidien et le glissement vers l’absence de regard vers l’autre. Et c’en est tellement pervers que vous le savez, que vous vous en apercevez de temps en temps mais que vous en parlez en terme d’efforts à faire alors que cela devrait être naturel. 

183755221Vous avez des idées plein la tête, des étoiles qui vous éclairent les yeux, un cœur d’adolescent et du travail, un réveil qui sonne, des tâches répétitives, un temps qui fuit, des attentions qui manquent.
Sont-ce réellement des excuses ? Je n’ai pas la réponse.

Mais, malgré tout, je prêche pour l’officialisation de l’union à un moment ou à un autre.
Il y a bien cette idée responsable et mature derrière tant qu’elle ne cache pas des notions d’obligations.
Mais, je me trompe peut-être, tout cela n’est sans doute qu’un précepte sorti d’un environnement familial et culturel. 

Je regarde d’un œil amusé ceux qui ne basculent pas du côté obscur et qui disent posséder la liberté et la remise en cause vitale, dynamique de leur relation. 

Et quelquefois, je tente de trouver cette étincelle qui m’affirme comme une évidence que l’amour qui transparaît dans ces personnes là serait identique avec ou sans anneau.
Et je vous assure que cette lueur est rare à apercevoir.

Dimanche prochain, nous entrerons dans la septième année depuis une journée parfaite.
Serait-il passé la même chose sans la journée du 15 mai 1999 ?
Allez savoir, sortez vos boules (de cristal).

PS: Le film Mariages ! contient des perles de réflexions et de dialogues.

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Commentaires
S
Non pas tous...mais c'est mieux que rien.<br /> <br /> Et avec du recul, qu'un des 2 propose la mariage pour ces raisons n'est pas "calculateur et sans sentiments" mais peut être bien une preuve d'autre chose, non ?
B
>Syl: C'est effectivement tout un côté du mariage dont je ne parle pas mais qui reste important.<br /> <br /> Je ne sais pas si le pacs offre les mêmes 'avantages' en cas de problème.
S
C est marrant, comme Richard j'ai trouvé tous les mariages auxquels j'ai assisté tristes à pleurer pour les mêmes raisons.<br /> Moi je voulais pas, donc....<br /> <br /> Et puis, on a été trois, et puis on allait être quatre...et puis j'ai un homme qui est raisonnable et qui a dit ...Et si<br /> Et si...l'un de nous deux décède...ok c'est pas gai, mais c'est avant qu'il faut y penser...et puis, j'ai pensé à la sécurité des enfants...et j'ai dit oui<br /> Mais pas d'église, pas de repas suivi de soirée dansante guindée et triste...J'ai préparé le repas en grande partie et on a fait ça un midi ...pour ne pas faire comme ça doit se faire quand on fait les choses "bien"<br /> <br /> Aujourd'hui, et bien je suis obligée de reconnaitre qu'il avait raison...il vaut mieux prévoir avant. Nous on est là tous les deux....mais je vois une de mes meilleures amies assumer une disparition brutale, 3 enfants...et tout l'administratif qui dit : "madame, pas mariés ? , donc banquez si vous voulez garder la maison et le reste"<br /> "quoi, vous avez pas de quoi banquer...et bien vendez la maison pour payer la succession"<br /> Comment faire un deuil "vivable" quand tout s'écroule comme cela sur votre dos....et ceci n'est que la partie visible de l iceberg...
B
>Phany: C'est qui ce Alain que je lui casse la figure ?<br /> (bon hé oh, c'est d'l'humou)<br /> <br /> >LaVitaNuda: Je t'envoie un mél.<br /> <br /> >jujuly: gninininin trop tard...
R
Ah zut, je n'ai strictement aucune idée sur la question. Juste un témoignage sur l'événement en lui-même : je me suis toujours royalement fait chier aux mariages de mes potes et de mes cousins. Ces sourires tirés par les pinces à linge, ces beaux habits repassés ("Mais où est-ce qu'elle a acheté son chapeau, elle?"), la chenille-qui-redémarre-dans-la-mare-des-canards et les tonnes de victuailles en excédent sur les tables (et aussi dessous), pour deux cents personnes qui feront le même caca le lendemain matin (sauf occlusion ou déficience enzymatique), bouh, non, c'est pas mon idée de la fête de l'amour.
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