Le jour où j’ai mal dormi
Dans la nuit 13 novembre 1974, Ronald DeFeo Jr tua ses parents
et ses quatre frères et sœurs. Coups de fusil.
En passant aux aveux, il dit avoir été ‘poussé’ au massacre par
des voix qu’il avait entendues dans la maison.
Tiré d’une histoire vraie comme les humains sont aptes à en créer, il s’agit du scénario de base au film ‘Amityville, la maison du Diable’.
Parlons là de la vraie version, celle de 1979 (à conseiller même
si le rythme est plus lent que les nouvelles superproductions actuelles).
Un an après la tuerie, un nouveau couple et leurs trois enfants
(en fait, ceux de la dame, pas ceux du barbu) achète la maison en connaissance
de cause et, de ce fait à un prix défiant toute concurrence pour une maison possédée.
Tout d’abord, deux choses me frappent :
- Georges est sacrément barbu et on comprend qu’il passe une bonne partie du film à couper du bois. C’était un rôle pour Charles Ingalls mais ce dernier n’avait pas un système pileux facial aussi développé et était alors trop occupé à fouetter Madame Oleson dans la grange familiale).
- Ils n’ont peur de rien. Ils acquièrent sans trop de craintes
cette grande demeure de style coloniale tachée de sang. Bon, lorsque vous
achetez une maison pour y vivre, élever des poulets et/ou vous y reproduire,
vous aimez bien connaître un petit quelque chose des anciens propriétaires. Si
toutefois, vous avez connaissance d’un quadruple meurtre …
C’est une question étrange mais je ne me serai pas senti en
confiance. Je suis trop sensible. Admettons le.
Hier soir, j’ai revu Amityville pour la troisième fois.
La première fois, je ne devais être bien âgé. Tout juste avais-je conscience que ce n’était pas le bon programme à regarder. Je crois même me souvenir l’avoir regardé en cachette de mes parents.
Comme lorsque j’avais visionné Les dents de la Mer avec mon cousin, dans le noir et que j’ai
sursauté jusqu’au plafond quand la tête d’un noyé/mastiqué apparaît par un
hublot dans bateau de plaisance coulée/éventré par le squale.
(Je détourne d’ailleurs toujours la tête à ce moment là).
Mais Amityville a eu
ce charme me permettant de voir la maison familiale sous un autre angle.
Sans ce film, je n’aurai jamais couru des toilettes à ma
chambre dans l’obscurité du couloir étant persuadé que quelque chose me
poursuivait.
Je n’aurai pas non plus attendu fixement un truc affreux qui
allait obligatoirement passer ma porte. Heureusement que ce truc imaginaire n’a
jamais franchi le seuil car je pense que je n’aurai pas pu crier (c’est normal,
dans ces cas là, on a un espèce de plasma visqueux qui vous colle les lèvres. C’est
un machin surnaturel, je vous raconterai un autre jour).
Et je n’aurai pas regardé les murs du sous-sol avec cet air circonspect.
Il est vrai que ma sœur avait fait des décos à la craie qui pouvaient s’associer
à du sang séché.
Mais dans le classement de mes frousses, il y a
vraisemblablement dans le peloton de tête cet épouvantable être monstrueux qui
se cachait à 3 mètres
de moi, dans la pièce attenante à ma chambre, et qui ressemblait à E.T. l’extraterrestre (Je voudrai bien
vous y voir moi, avec iti à côté de votre lit qui veut vous mettre un doigt à
bout d’ampoule dans la narine).
Mais ce film, la maison et ces deux fenêtres au grenier, l’ambiance,
l’évolution des personnages comme dans Shinning
(1980), ah, c’est à voir.
Mais à une seule condition.
Etre persuadé quelque part, dans un coin de votre tête, même si
c’est inavouable, que des évènements paranormaux existent dans notre monde…