Le jour où zèpas quoi dire
« Selon l'Insee, les ZEP n'auraient pas d'effets significatif sur les résultats des élèves. »
Les Zones d’Education Prioritaires ont, depuis leurs existences (1981), des moyens supérieurs aux autres.
Cela a permis principalement quelques créations de postes (diminution du nombre d’élèves par classes) et aussi de tenter d’attirer (ou de ne pas faire fuir) les professeurs (primes).
C’est l’expérience de ma ‘tite femme qui me fait causer.
Lorsque vous passez le concours de l’IUFM pour devenir
professeur des Ecoles dans le 9-3, vous êtes jeunes et plein d’entrain, de
motivation et d’illusions.
Et comme de bien entendu avec le principe des sacro-saints
points de carrière (en fonction de l’ancienneté, de la place au concours, de
l’ancienneté, de la famille, de l’ancienneté…), vous commencez logiquement en
bas de l’échelle, donc êtes affectés en ZEP.
Et là, vous faites vos armes (et en achetez pour vous
défendre).
En moins de deux ans, avec une classe de CP ou de CM2, vous
constatez le racket, les attouchements sexuels (véridique), les familles
explosées ou absentes, la malveillance et la brutalité, le vol, le racisme, les
insultes, les menaces.
Et cette fois ci, je ne vois pas ce que des moyens
supplémentaires pourraient améliorer à la situation.
Parce que des heures supplémentaires de prise en charge des
gamins ne font pas tout, parce que des classes moins surpeuplées (on parle là
du passage de 28-30 à 24-26) ne font pas tout, parce que des salles
informatiques (dévalisées pendant chaque vacances scolaires) ne font pas tout,
parce que faire du roller dans la cour ne fait tout, parce que des sorties au Parc
Astérix ne font pas tout, parce que des emplois jeunes ressortis des placards tous les deux ans ne font pas tout...
Il ne s’agit pas là que de moyens supplémentaires à
mettre en œuvre.
La jeunesse des professeurs des écoles n’est pas non plus en
cause. A part pour les démotiver de leur profession ou les faire fuir au plus
vite.
Prendre en charge certains gamins de ZEP correspond à prendre
la place des parents pour le « gardiennage », l’éducation, la discipline. Et non
pas pour apporter ce que les programmes scolaires proposent.
Qu’est-ce que je sous entends ici ?
Que pour trouver une solution aux ghettos estampillés ZEP, il
faut prendre en charge le contexte et ce n’est plus à l’Education Nationale
d’agir.
Ce n’est pas une découverte mais ce n’est pas nécessaire non
plus de masquer les véritables soucis.
Et quoi qu’on en dise, l’accompagnement social mérite certaines
nuances pour qu’il ne sombre pas dans de l’assistanat (ça fait beaucoup de
choses n’est-ce pas ?)
On en arrive à l’évaluation des nuances et leurs traitements
par des décisions qui ne doivent pas être démagogiques, ni à l’horizon 2007.
Et pourtant, ces gamins peuvent se montrer plus attachants que
les monstres placés en écoles privées ou dans les zones favorisées.
Enfin bon, pendant que les syndicats (qui n’ont pas oubliés
d’être détachés des vrais problèmes) et les politiques qui n’ont pas oubliés
d’être détachés des vrais problèmes – bis repetita-) se crêpent le chignon
autour de la lutte de leurs propres classes, ce sont les classes des élèves qui
pâtissent.
Alors si, une bonne fois pour toutes, il y avait un plan sur 10
ou 20 ans avec le formatage de ces zones vers des paysages sociaux plus
humains, si on traitait la démission parentale avec autant de ferveur que les
universités d’été de nos chers dirigeants, si on proposait des alternatives
avec des décisions…
Et si, et si, … on n’est pas prêt de mettre les ZEP au soleil.