Thermomètre à maux
Il faut faire attention avec les mots. C’est ‘achement délicat
de faire passer une idée en nuances.
Qui a dit que je ne savais pas
nuancer ? J’en entends au fond qui pouffent.
De ce fait, user des différents degrés de la langue française
(ça me rappelle mon apprentissage buccal du baiser à essoreuse), est un sport à
risques.
Et comme ce n’est pas la première fois qu’une lectrice ou qu’un lecteur s’interroge sur la réalité de mes pensées, je tiens à affirmer mes méthodes d’expression fourbes à usages multiples.
Fi de savoir ou non jongler avec des boules de raison pure, ou
de dire si je suis pour ou contre le CPE, pour ou contre la peine de mort, la
privatisation des autoroutes, marseillais ou parisien, machiste ou romantique, drôle
ou cynique (tamère), contestataire véritable ou simplement faux provocateur,
chien ou chat, doux ou demi dur, rigoureux ou fainéant, débile ou juste idiot,
beau ou irrésistible, canal plus ou TPS (qui ne fond plus qu’un), autoroute ou
départementale, Renault ou Citroën, poilu ou imberbe, Simply Red ou Simple
Minds, Goldorak ou Capitaine Flam, blonde ou brune (les bières), brune ou
blonde (les filles), poli ou vulgaire, catégories ou listes, timide ou
extroverti, camping ou location, mer ou montagne, grosse ou qui tient dans la
main ça tient dans la main, Coluche ou Le Luron, pizzas ou choucroute, dessus
ou dessous, bon bref.
Le doute m’habite et vous aussi.
Les mots définissent une tendance, une impression (normal si c’est
un vrai livre) avec tout ce qu’il y a de fantasmatique derrière.
Alors p’têt ben que je suis pire sur bien des points ou bien
mieux sur des points pires, degrés ou de force.
Faut juste éviter de faire le con venu.
Enfin… essayer de temps en temps.