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Le Bar Nabé
15 juin 2006

Kronique N°11 - Anne raconte le Mondial

J’y ai cru jusqu’aux arrêts de jeu, même après les deux transversales à dix secondes d’intervalle. Je finissais par me dire que, ouf, il n’y aura pas que la France qui échouera par un match nul et qui remplira les quotidiens nationaux de craintes et de polémiques (faut faire vendre). Et puis, à force d’insister, l’Allemagne s’est arrachée pour vaincre un autre ennemi héréditaire, et de façon méritoire. Flûte alors. 

Dire que tout ça laisse froid toute une partie de la population, dite non footballistique.

Et là, je ne vous raconte ma fierté d’avoir pu récupérer une note d’Anne, jeune maman ravie, absolument non footballistique (malgré la forme de son ventre de ses derniers mois qui n’était pas sans rappeler… mais bon bref) sur le Mondial.
Merci de ta participation, il n’y a plus qu’à éduquer correctement la petiote pour qu’elle ne tombe pas dans les travers de ses parents.

 Par Anne / Chiboum :

Allez hop, on y va, en route pour l’aventure ! 

Je dois l’avouer je fais partie de cette frange consternante de la population française qui n’éprouve pas d’intérêt particulier pour le foot.
Je ne peux même pas dire que je n’aime pas ça, le foot m’indiffère, la plupart du temps.
Alors la Coupe du Monde, vous pensez bien que bon, on a un peu l’impression qu’il y a une page de pub permanente à la télé, sinon ça ne m’enthousiasme pas plus que ça. 

Sauf que Coupe du Monde de football, chez moi, ça évoque quand même quelque chose. Des situations hors du commun, pour tout dire.
Flash back (et là il manque des images décalées qui vont bien comme dans les feuilletons bloguesques de LaVitaNuda). 

1998.
En vacances au bord de
la mer. Avec mon père, mon frère, ma mère. A l’époque, on n’avait pas la télé dans la maison des vacances, on trouvait que c’était chouette de s’en passer pendant quelques semaines et qu’on irait regarder les bateaux en suçant des glaces à l’eau sorbets au citron délicieux de chez Géo.  

Maman a des collègues qui font du camping à quelques kilomètres. Enfin ça fait 45 ans qu’ils ont le même emplacement, les mêmes amis, il n’y a que les bagnoles qui ont changé. Et puis les jeunes qui sont devenus les vieux d’autres jeunes. Sinon c’est immuable. De même que la soirée où on est invités à bouffer au camping. 

Ce soir là, ils ont décidé de faire d’une pierre de coup puisqu’ils savent qu’on n’a pas la télé, on est invités le soir de la finale. Pardon, de LA Finale.
Et c’est ainsi qu’on s’est retrouvés sous un auvent, bien alignés sur des rangées de chaises comme à l’école, la kro à la main (oui mais les bières de nos jours se décapsulent manuellement) à regarder le 3-0.
Et puis on est rentrés, on a entendu à la radio la fête sur les Champs et sur la mer, les sirènes des bateaux qui fêtaient l’événement. 

Je crois que c’est ce jour-là que j’ai découvert qu’au camping, rien ne change, même pas le programme télé qu’on regarde dans l’année. 

2002.
Je bosse dans une boîte qui organise des salons professionnels. Celui pour lequel j’œuvre est un gros truc international, avec de gros déplacements en Asie. Ma patronne est en tournée en Chine et en Corée pour une série de conférences de presse, histoire de faire venir des visiteurs jusqu’à notre magnifique Parc des Expositions de Villepinte. (On ne savait pas encore que SRAS oblige, on allait se demander un an plus tard comment les empêcher de venir, gniark). 

Ma patronne est une femme volubile et enthousiaste, elle a toujours oublié quelque chose et comptait en général sur moi pour l’aider à le retrouver. Même à 6000 kilomètres de distance. C’est ainsi que je l’ai eue au téléphone pour l’aider à retrouver son passeport alors qu’elle était dans le bar d’un hôtel à Séoul en train de regarder France-Corée.
Je ne le savais pas, mais elle est calée en foot, ma patronne. Et depuis ses glapissements de dépit, mon tympan n’a plus jamais été le même. (M. je vous aime pour de vrai, si vous lisez ces mots, c’est juste pour rire, pour sketcher l’histoire, comme on faisait si bien toutes les deux, vous Elie Seimoun et moi Deschiens).
 

Notre big big boss (néerlandais, ça a son importance) avait autorisé tout le monde à regarder les matches de la France depuis les écrans en salle de réunion. Ca faisait donc des drôles de hurlements dans les couloirs à des heures étranges. Mais ça n’a pas duré très longtemps.
Après on a reçu un mail pour nous dire qu’à défaut de la France et pour rendre hommage à ses qualités de manager, on pouvait regarder les matches des Pays-Bas. Sauf qu’ils ne participaient pas à la Coupe du Monde. Ca doit être de l’humour à la Dave, ça. 

2006.
Me demande bien dans quelle situation un peu étrange cette Coupe du Monde 2006 va pouvoir m’entraîner. Mais ça serait bien qu’il y en ait une, qu’on puisse dire à Cro-Mignonne plus tard : « Quelques jours après ta naissance, il y avait la Coupe du Monde de football. Ton père et moi on n’était pas fans, mais il se trouve que… »

 

 

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Commentaires
A
Mais mon ventre a toujours la forme d'un ballon (dégonflé) !
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